… De la même façon, en changeant de plan : ces derniers mots, prononcés sans bafouiller à la limite du murmure, le silence qu’ils semblent précéder de peu n’est pas du tout celui de la mort ou d’aucune fin : on dirait plutôt le foyer de toutes les paroles, ou leur bourgeon, prêt à une fois de plus s’épanouir.
Comme si le peintre avait très patiemment frayé un passage à la lumière la plus apaisante qu’aucun de nous ait jamais espéré entrevoir. …
Philippe Jacottet in Le bol du Pèlerin, à propos de la peinture de Giorgio Morandi